Ontario Textile Diversion Collaborative

Selon le Council for Textile Recycling (2014), 85 % de tous les textiles sont directement mis en décharge au lieu d'être recyclés ou réutilisés. Il s'agit d'un énorme problème car les textiles naturels se biodégradent dans les décharges, produisant des émissions de CO2 et de méthane qui contribuent au changement climatique, tandis que les matériaux synthétiques ne se biodégradent pas et restent à jamais dans les décharges.

Pour résoudre ce problème, il faudrait que tous les textiles soient collectés et détournés du flux de déchets. Il s'agit d'une solution simple en théorie, mais les processus nécessaires pour y parvenir sont complexes. Elle nécessite les efforts consolidés de nombreux groupes d'acteurs et de millions de citoyens.

La solution dépend également de l'évolution des processus sociaux et technologiques. Les nouveaux développements sociaux ont accru la prise de conscience du problème et inculqué le désir de le résoudre, offrant ainsi une opportunité de changement.

Toutefois, les intérêts contradictoires entourant le détournement des textiles, associés à un manque de perspectives industrielles, gouvernementales et universitaires, ont contribué à l'incertitude quant à la manière de résoudre le problème des déchets textiles.

C'est pourquoi Fashion Takes Action a formé et convoqué The Ontario Textile Diversion Collaborative de 2017 à 2020, financé par la subvention d'impact collectif de la Fondation Trillium de l'Ontario. Plus de 40 parties prenantes de l'ensemble de la chaîne de valeur se sont réunies dans le but de minimiser le nombre de textiles mis en décharge en augmentant le taux de détournement des textiles et en encourageant le développement d'une industrie de recyclage des textiles en Ontario. Nos parties prenantes comprenaient des municipalités, des universitaires, des propriétaires de marques, des détaillants et des organisations industrielles, des ONG, des collecteurs de textiles et des organisations caritatives. 

Nous avons commencé le travail en organisant deux laboratoires distincts de 2 jours pour un total de 4 jours à l'automne 2017. Les deux premiers jours ont porté sur le détournement des déchets textiles, et les deux autres sur le recyclage. 

Notre question était la suivante : "Comment pouvons-nous réduire la quantité de textiles mis en décharge ? "Comment pouvons-nous réduire la quantité de textiles mis en décharge tout en garantissant que les matériaux seront efficacement réutilisés, réaffectés ou recyclés ?"

Objectifs du laboratoire :

  • Mieux comprendre le paysage de l'industrie textile et le travail des uns et des autres en son sein
  • Générer une compréhension commune des principaux défis, problèmes et besoins
  • S'aligner sur les résultats que nous pensons pouvoir atteindre collectivement 
  • Commencer à élaborer des stratégies possibles pour atteindre ces résultats  
  • Identifier les questions auxquelles il faut répondre / les hypothèses qui doivent être validées
Relever quelques-uns des défis du recyclage des textiles

Merci à la Fondation Trillium de l'Ontario pour le financement du laboratoire de détournement des textiles. Le laboratoire a réuni un groupe dynamique de parties prenantes impliquées dans le soutien du réacheminement des textiles, y compris les partenaires du Projet vert. L'approche multipartite a permis d'identifier et de saisir un certain nombre d'obstacles critiques au réacheminement des textiles. Nous sommes impatients de travailler avec l'équipe pour faire progresser l'initiative et faire en sorte que l'Ontario soit un chef de file en matière de réacheminement des textiles à l'appui de l'économie circulaire.

Les participants au laboratoire échangent des idées

Livret de langue commune

En réunissant un groupe diversifié de parties prenantes dans les laboratoires, nous nous sommes rendu compte que les termes et les définitions étaient utilisés différemment. C'est pourquoi notre première action après les laboratoires a été d'élaborer un livret de langage commun ou un ensemble de définitions. 

Les laboratoires nous ont également permis de commencer à structurer les différents groupes de travail nécessaires pour atteindre les résultats souhaités collectivement. Ces groupes de travail étaient dirigés par un comité de direction qui développait des campagnes et des positions politiques basées sur la recherche, les discussions, les ateliers et l'expérience. 

Les priorités d'apprentissage de ces groupes de travail étaient les suivantes :

  • Établir un ou des objectifs communs et un ensemble de résultats entre de multiples parties prenantes dans divers secteurs.
  • Développer un outil de mesure commun
  • Élaborer un processus permettant à de multiples parties prenantes de participer et de travailler en collaboration.
  • Déterminer la faisabilité d'une industrie de recyclage des textiles en Ontario. 
  • Déterminer la nécessité d'une norme industrielle par la consultation des parties prenantes 

LES GROUPES DE TRAVAIL

Réglementation/politique

Nous avons soutenu les efforts de la Fédération canadienne de l'habillement et du Conseil canadien du commerce de détail concernant la modification du règlement sur les articles rembourrés. Nous avons recommandé à la province de l'Ontario d'inclure les textiles dans son plan environnemental et de définir les textiles comme une catégorie de déchets à part entière. Nous nous sommes également concentrés sur la ristourne fédérale des droits de douane, travaillant en collaboration avec un comité consultatif juridique pour explorer la possibilité d'inverser cette législation absurde. Notre objectif était de récompenser les détaillants pour la réutilisation et le recyclage, plutôt que la mise en décharge ou l'incinération. Lisez notre rapport ici.

Données/recherche

Dans le cadre d'un processus de collaboration avec plusieurs municipalités de l'Ontario, nous avons mis au point un modèle normalisé d'audit des déchets pour leur permettre de suivre en détail les textiles qui se retrouvent dans leur flux de déchets. Nous devons non seulement connaître le volume des déchets textiles mis en décharge, mais aussi de nombreuses autres caractéristiques concernant le type de textiles (vêtements, textiles ménagers, accessoires) ainsi que la composition des fibres (coton, polyester, laine, etc.). Ces informations doivent être recueillies dans le cadre d'un audit.

Communications

Le commun des mortels ne sait pas quoi faire des textiles dont il ne veut plus. Certains en font don à leurs amis, à leur famille ou à une association caritative locale, mais la plupart les jettent à la poubelle. Nous espérions changer ce comportement grâce à notre campagne de sensibilisation menée avec l'aide de Public Inc., qui visait à aider les citoyens à mieux comprendre les nombreuses formes de détournement, ainsi que le simple fait que rien ne doit être jeté à la poubelle. En plus de notre campagne de sensibilisation du public, nous avons régulièrement collaboré avec des organisations à Halifax, Vancouver, Montréal et Londres (Royaume-Uni) qui travaillent également sur la question des déchets textiles. En avril 2019, nous avons réuni ces groupes lors de notre symposium sur le détournement et le recyclage des textiles au Seneca College, afin de faciliter la communication et l'échange de connaissances.

Recyclage

Selon notre théorie du changement, si nous réussissions à faire passer le taux de détournement des textiles de 15 % à 50 %, nous devions également envisager une alternative à l'expédition de tous les textiles vers le Sud. En travaillant avec des universitaires et des ingénieurs pour développer des prototypes, et en nous engageant avec différents secteurs de fabrication (bâtiments, automobile) par le biais de programmes pilotes, notre objectif était de démontrer le bien-fondé du développement d'une industrie locale du recyclage. Notre première réunion avec toutes les parties prenantes s'est tenue sous la forme d'un dîner en janvier 2019, organisé par l'honorable lieutenant-gouverneur de l'Ontario dans son salon privé de Queen's Park (voir photo ci-dessous). Nous remercions Son Honneur et son équipe pour leur incroyable soutien à notre initiative. Cependant, cette source de financement a été supprimée peu de temps après et le groupe de travail n'a pas pu aller plus loin. C'est alors que nous nous sommes tournés vers Environnement et Changement climatique Canada pour réaliser l'étude de faisabilité du recyclage des textiles au Canada.

Les parties prenantes de l'OTDC à Queen's Park

Recevez notre lettre d'information


Recevez notre lettre d'information

L'essentiel de ce qui se passe

Ce site web utilise des cookies pour vous garantir une expérience optimale.